26 février 2008

Et vive le libéralisme !

Je regarde coup sur coup 2 journaux télévisés.
Premier titre : les oscars, et la victoire de Marion Cotillard. Bon pourquoi pas. Mettons de côté l'objectivité qui voudrait dénoncer la mort du véritable journalisme. Le cinéma, j'aime ça.

Deuxième titre : Combien gagnent les acteurs français, la hausse certaine du cachet de Marion Cotillard après sa victoire. Il est où le cinéma, là ?
Il n'y a donc plus que le pognon qui intéresse l'audimat français ? "Est-ce que je vais gagner plus de sous que mon voisin ?" "Je mérite tellement plus que cet homme que je ne connais pas"…" Non mais sérieux, moi je peux me payer que cet ordinateur pourri, et lui il se paie ce magnifique salon en cuir de kangourou…c'est dégueulasse… Monique change de chaîne, on s'en fout du génocide en Birmanie, on mange, merde !"
Le consommateur cherche désespèrement son bonheur dans la consommation, et ne trouve qu'un peu de réconfort dans le malheur de son voisin. Quant aux gens heureux qui vivent en marge de cette société, vivant de peu, avec les autres, ils restent un mystère pour monsieur Dupond. Ils doivent être dangereux… A la prochaine guerre, on les brûle.

Troisième titre : la chute de Sarkozy 1er dans les sondages. Alors là…
Je n'ai qu'une chose à dire : on vous avait prévenu.
On vérifie la bonne maturité de l'avocat avant de le choisir, sinon il est tout dur, ou pire, tout pourri tout mou avec un sale goût. Bref, immangeable.
En même temps, vous avez pensé trouver votre bonheur chez Ikea, alors bon…

Je finirai par cette merveilleuse phrase d'un ami :
"Peut-être que le confort (…) qu'on a contribuent à l'irresponsabilité, et peut-être aussi que le déplacement de la réussite (et de la pression) sociale depuis une famille stable et une progéniture en bonne santé vers la tyrannie du bonheur y est pour quelque chose."
…Putain, c'est beau ce que tu dis :')

25 février 2008

Ce matin, un lapin...

Ce matin, ce n'est pas un bon matin.
C'est un de ces matins , vous savez, où vous vous réveillez avec la gueule de bois, sans pour autant avoir bu.
C'est un de ces matins noirs, pessimistes, où la météo vous donne raison.
Les idées noires en profitent pour repointer leurs nageoires (oui chez moi, ce sont des poissons)... Je n'ai pas l'énergie ce matin. J'ai la douloureuse impression que je n'arriverai à rien. Je me sens vide, vidée, mortifiée, le corps lourd et grabatère. Une boule dans la gorge, des poches gonflées de larmes qui veulent sortir mais que je laisse enfermées.
Je réfléchis. Qu'est-ce qui peut bien me faire rechuter comme ça...
Le week-end fût éprouvant certes...
Je songe aux bonnes nouvelles toutes fraîches : mes amies sont toutes enceintes.
Voilà. J'ai trouvé le joli poisson déguisé en sirène.

Le rayon de soleil qui me mine.
Le vide qui m'habite là où d'autres en sont pleines.
Relativise. Tu as déjà Raphaël. C'est merveilleux. Ta famille, tu l'auras un jour. Pas celle dont tu avais rêvé, mais différente. Sois patiente, tu as le temps encore.

Oui. Le temps.
Je dois me remettre à nager, reprendre le courant, dépasser les poissons.
Quand même...puis-je me retourner une dernière fois ? Je dois dire aurevoir à mon vide, à ma fille. Voilà. Je vide mes poches...et j'y retourne.
Toute belle et toute fraîche pour mon fils chéri, qui barbote tranquillement devant, avec tout plein de sirènes, de belles, de vraies sirènes.

24 février 2008

Pause...

Je suis allée voir Paris.

Pas Paris, mais Paris. De Cédric Klapisch.
Je reste un peu partagée. Je reste sur ma faim.

Mais, il y a Juliette.
Juliette est belle, vraie, émouvante, rayonnante.

Et puis, il y a cette musique...
Qui apaise la tempête qui chahute mon âme.
Qui m'apporte un peu de répit.

Fermez les yeux. Et écoutez.

14 février 2008

Joyeuse... Non ?

Tiens, aujourd'hui c'est la Saint-Valentin. Pour la peine, double ration de message, petits veinards.
C'est justement au sujet d'un Valentin. On l'appelera comme ça pour préserver son anonymat (si quelqu'un est intéressé, j'ai ses coordonnées...).
Je suis allée au bistrot hier, tranquille, toujours avec ma maman et Raphaël (ça fait un peu no life, mais faut assumer sa condition). On discute, tout va bien, Raphaël se ballade dans le bistrot (sous mon oeil vigilant) comme un bon fils de pochard. Il voit un petit chien, un joli King Charles (je sais pas pourquoi je dis joli, je trouve ça hideux). Le maître lui montre, il fait coucou tout ça, très sympa.
Deux minutes après, le gentil maîmaître à son chienchien se retourne et il me demande, sans transition : "Vous êtes célibataire ?"
...
Naïve comme une boîte de concentré de tomates, je réponds "Euh oui", et me demande si je veux son numéro de téléphone... Une goutte me chatouille la tempe. "Euuuh...vous savez, c'est tout frais là et je..." "Aaah mais ça n'engage à rien ! Tenez."
Et me voilà avec une jolie carte de visite sur la table. Je dis merci du bout des lèvres, super gênée, pour lui comme pour moi, on reste assises deux minutes pour dire que, et hop ! On décarre vite fait, Raphaël sous le bras.
J'ai pris la carte de visite, pour ne pas lui faire de peine. Mais plus je réfléchis et plus je me dis que j'aurais dû la laisser :
  1. Pour ne pas le faire espérer inutilement.
  2. Pour arrêter de vouloir être "trop bonne, trop conne" avec les gens. Cette tendance à faire systématiquement attention à ne pas heurter la sensibilité d'autrui commence à me courir sur le haricot et la courgette. Je ferais mieux de m'occuper en premier de moi, ça m'évitera bien des quiproquos et déboires.

Et demain, j'arrête les bars.

Simple life

Aujourd'hui nous sommes allés chez une amie de ma mère qui a un bébé de 1 an. C'est sympa de se retrouver comme ça entre mamans. Elle emmène son petit aux "bébés nageurs" le samedi matin, et j'avais justement envie d'emmener Raphaël à la piscine. Pour lui comme pour moi.
Super enthousiastes, je lui pose des questions, elle me répond...
L'eau est chauffée, il y a 3 bassins, il existe des couches imperméables pour aller dans l'eau (si !).
En plus c'est pratique d'y aller à plusieurs mamans, il y en a une qui fait le guet avec les bébés pendant que l'autre se change. C'est génial quoi.
Ah oui mais voilà.
J'avais oublié ce petit détail, ce petit truc qui pique les fesses comme une épine dans les mailles du pantalon quand on s'en souvient...
Le week-end, Raphaël n'est pas avec moi, il est avec son papa.
Tout se complique quand on se sépare. La gestion des choses devient nettement plus contraignante.
"Ben alors pourquoi y se séparent les gens ?" demanderez-vous...
Hin..hin..hin.. Gros malins. Sûrement parce qu'ils ont oublié de réfléchir avant de se faire plaisir...
Bon allez, je file à la piscine.

03 février 2008

Into the Wild

"Happiness Only Real When Shared."

Sois en révolte contre la société mon fils, pas contre les gens qui t'aiment.

Sois un homme. Juste un homme. Et tout ira bien.

Ta petite maman qui t'aime.

01 février 2008

Voilà, c'est fini

Jeudi 31 janvier. Ca bouchonne sur la francilienne.

Aga ?
C'est un camion. Ca va mon coeur ? On va chez papy et mamie.
Adeureu.
Oui.
Je mets la radio. La groupie du pianiste. Je souris amèrement. Je ne suis plus la groupie de mon pianiste. Je laisse la place à son autre groupie.
Elle sait comprendre sa musique
Elle sait oublier qu'elle existe
J'arrête la fusion, je vais exister.
Bref. Bertrand et moi, c'est fini.
Ca roule mieux, voilà l'autoroute A5. Raphaël craque. Je crois qu'il n'a pas supporté l'attente dans les bouchons. Un petit gâteau. Bien maman, la compensation par la bouffe... Ca ne va pas mieux. Je change de station. James Blunt. Raphaël s'endort, c'est moi qui craque.

Je rechange de station. Me voici enfin sur la Nationale 4. Le tourbillon de la vie. Décidément, la radio m'en veut aujourd'hui. Clic. Ta gueule Jeanne.
Pour moi ce ne sera pas un tourbillon. Juste un virage, je ne reviendrai pas.
Une radio classique. Pas de parole, parfait. Elle m'accompagne jusqu'à Saint-Dizier. Je change.
Un après-midi d'automne, on avait trouvé un moyen de locomotion...Alors on est parti à la cambrousse...
Deux grues volent à côté de la voiture. Je souris.
Voilà, on est arrivé. J'ai une énorme boule dans la gorge. Je dis bonjour à mon père. Il prend Raphaël. Je décharge tous les bagages. Voilà. J'appelle Bertrand comme prévu, pour lui dire qu'on est bien arrivé.
Allô ?
On est arrivé.
Je m'effondre en larmes.
Qu'est qui y'a ?
Rien. C'est fini.
Question idiote et déplacée. Je crois qu'il n'a toujours pas saisi le mal qu'il m'a fait, et les conséquences. On se dit Salut, et on raccroche.
Je monte à l'étage le temps de me reprendre, je ne veux pas que mon fils et mon père me voit comme ça, il me reste un peu d'orgueil. J'ai l'espoir de trouver un message réconfortant dans ma boîte mail. Oui.
Merci Jean-Paul.
Je vais mieux, pour aujourd'hui, je peux aller remplir mon rôle de maman. Je serai juste une maman, pas une wonder. Mais c'est déjà pas si mal.